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Hello les blogonautes,

Pour ceux qui ne l'aurait pas encore bien compris, le travail et moi, on n'est pas les meilleurs amis du monde. Haha.

Je n'en tire pas de réelle satisfaction, je ne m'y épanouie pas spécialement, c'est juste un truc qu'on fait pour gagner des pépettes à la fin du mois. Je ne me suis jamais "éclatée " dans mon job, tout au plus j'en retire une petite satisfaction quand j'arrive à faire un tiers de ce que j'avais prévu.

Quand je vois certaines personnes de mon entourage qui vivent, respirent, mangent et dorment "travail ", j'avoue que ça me laisse comme deux ronds de flan. Surtout quand ça les éclate. Je vois mon homme, par exemple, lui, il est hyper motivé pour aller bosser. Pareil pour mes collègues qui dormiraient carrément sur place si c'était possible .

Tant mieux pour eux, vous me direz, il en faut bien. J'avoue que,parfois, j'aimerais bien ressentir ça, ça serait moins difficile et moins culpabilisant pour moi.Après tout,alors que règnent le chômage, la peur de perdre son poste, la course à la recherche d’emploi, on doit bien être content d'avoir un job non ? Si. Flûte. C'est aussi tout ça qui m'écoeure. Le système. Et j'en suis victime, de ce système français pourri encore plus lourdingue depuis qu'il y a la crise. Enfin, ce n'est pas de ça que je vais vous parler. Non. 

Je vais vous parler de ces gens qui ont décidé d'arrêter de travailler. Oui, oui. De leur plein gré. Sans être chômeur ni retraité. Je crois bien avoir entendu impessable dans votre petite caboche. Et bien non ! Certains, pourtant, ont fait ce choix. Ils n’ont pas pris cette décision sur un coup de tête ni par dégoût de leur métier ( ce point reste encore à vérifier à mon humble avis ), mais pour adopter un autre mode de vie, se consacrer à d’autres activités parfois plus prenantes : élever des enfants, pratiquer un art, construire une maison, vivre autrement, hors du système…

Et non, je vous assure, tous ne sont rentiers ni gagnants du Loto, ils ont  simplement réduit leurs dépenses, vivent généralement avec un salaire pour deux, ou bien d’allocations diverses, ou encore en communauté, et disent s’en satisfaire. Parfois même y avoir gagné… en qualité de vie, en cohérence avec eux-mêmes.

Pourtant, aujourd’hui, travailler, c’est exister. Ainsi, « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » est « la » question qui revient rituellement lors d’une première rencontre. Ces quelques mots – et le fait que chacun comprenne aussitôt qu’ils concernent le travail ! – montrent à quel point nous avons intégré l’idée que l’emploi est la source de notre identité, et la clé d’une vie autonome et épanouie. Je ne parle même pas de la tête que les gens tirent quand on dit qu'on est au chômage , mère au foyer ou sans activité voir avec un contrat précaire. Je passe sur les remarques " oh ma pauvre, comme je te plains, moi je ne pourrais pas " " tu ne t'ennuies jamais ? " " t'en fais pas, tu trouveras bientôt" " et ça va financièrement ? "A croire que c'est une tare d'avoir d'autres ambitions dans la vie.A croire qu'on ne peut être riche que matériellement. Le travail est-il le seul terrain de  l’accomplissement des potentialités et de la réalisation de soi ? 

De toute évidence, non. Même s'il est le chemin privilégié de la majorité des gens. Le chemin le plus confortable aussi, vu les difficultés à se construire une nouvelle identité, un nouveau moi, hors du travail.En effet, c'est surtout à travers le regard d'autrui que les problèmes surgissent. Ainsi pour éviter les remarques ou les critiques de leurs proches et de leurs amis, certains se sentent contraints de prétendre qu’ils travaillent encore. D’autres, au contraire, assument d’être marginalisés au nom de leurs valeurs . D’autres encore contre-attaquent : pour eux, beaucoup de gens travaillent par conformisme, évitant ainsi d’oeuvrer sur eux-mêmes. Outre-Atlantique, où le chômage fait rage, on est même allé jusqu’à créer un nouveau mot (funemployment) pour proclamer la volonté de profiter du « manque d’emploi » (unemployment) en vue de prendre du « bon temps » (fun). Tous insistent : s’ils ne « travaillent » plus, ils s’activent davantage, et plutôt mieux que jamais.

Personnellement, je me pose la question depuis un an  ou deux, d'un changement de carrière. Mais je crois que le choix de s'arrêter correspond exactement à la même démarche.En effet, si je veux changer de voix c'est pour me libérer  d’un modèle culturel convenu, prescrit, pour entrer dans un processus individuel de redéfinition de ma vie : quel genre de personne ai-je envie d’être, qu'aurais-je envie d' atteindre ou  de réaliser, avoir ou être, valoriser et honorer ? Et bien arrêter de travailler témoigne de la même volonté . Celle de quitter une identité dominante – où le travail définit la personne – pour exprimer une identité préférée – via une activité en accord avec le sens que l’on veut donner à sa vie et les valeurs que l’on veut affirmer. On passe alors de l’emploi imposé à l’activité voulue. 

Je finirais par une petite phrase de réflexion. Les lapins sautent et vivent huit ans. Les chiens marchent et vivent quinze ans. Les tortues ne font rien et vivent cent ans. Que faut il en déduire ? 

 

 

Tag(s) : #Humeurs
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