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Je suis campagnarde depuis 16 ans maintenant.

Et j'avoue sans honte que je l'ai vécu avec plus ou moins de bonheur.

Petite fille,j'étais ravie, quand je jouais dans les champs l'été jusqu'à 21 heures, que je cueillais les cerises en grimpant à l'arbre, que j'allais à la ferme voir les bébés chats dans les bottes de foin, que je profitais à fond de mon jardin (ah, les parties de ballon kangourou et de badminton entre deux pommiers ..).

Puis de moins en moins bien en grandissant.

Ennuyeux. Sans ambitions. Avec pour seul objectif du week end de bouquiner, de regarder la TV ou d'allé compter le nombre de vache dans le champs voisin.

Du sport ? Trop loin. Minimum 10 minutes de trajet. Déjà trop pour ma mère débordée. Du shopping ? Soyons fous, prenons le train pour monter à la ville. Seules distractions: le passage du camion boulangerie, le passage du postier, le passage du fermier ... et les courses au supermarché, le samedi matin, unique lien social en dehors de l'école.

Pas de cinéma à moins de 30 minutes. Pas de loisirs extra scolaire. Pas de café pour boire un verre avec les copines qui,pour faire simple, habitaient toutes dans des villages à minimum 15 bornes de ma maison.Très pratique pour planifier des choses..Parfois, c'était tellement complexe qu'on laissé tomber avant même d'avoir émis l'idée de se voir.

Rien, rien, rien hormis les fêtes du village où les 3/4 vennaient se soûler pour oublier qu'ils se faisaient autant chier que moi et combler leur temps désespérément vide par des concours de "celui qui mangera le plus de tartes flambées".

Déprimant.

A la fin, je n'y allais même plus.

Avec le permis, j'ai pu aller en ville par mes propres moyens. La douleur du vide à été légèrement atténuée. Voir des gens. Faire du lèche vitrine. Manger une glace en terrasse. Voir un film sans que tout deviennent une expédition. Ensuite, j'ai rencontré mon homme. Ce qui a aussi radicalement changé ma vie. Lui qui adore conduire m'emmenait partout. Même là où mes parents ne l'auraient jamais envisagé. En gros, à plus de dix mètres de mon sacro-saint clocher. Même si c'était pour des compétitions équestres, même si c'était "juste" pour un mac do ... Aucune importance. C'était bien.

L'hiver, le mal campagnard se fait encore plus sentir. Il fait froid, moche, humide, boueux. Tu ne peux même pas te consoler en profitant de ta terrasse ( ce qui comble parfois les creux, en été, quand tu entends uniquement les bourdons voler ). Tu restes cloîtré chez toi et tu finis par faire des trais au mur. Ou a jouer au scrabble comme si tu avais 102 ans.

Je pense que ce n'est pas pour rien que j'ai choisis de prendre mon appartement dans une petite ville. 4000 habitants, des commerces, des services, des équipements sportifs et culturels, une commune qui bouge et qui essaie de progresser un minimum avec un tissus associatif relativement important.

Par contre , la nature n'est pas là. Du moins, pas autant que je le voudrais.

A croire que vie urbaine et nature sont des mots aussi incompatibles que les deux faces d'un aimant.

Quand on parle de nature en ville, les gens pensent : parc, balconière, aménagement des ronds points. Pourtant, il y a tellement d'alternatives. Et de belles alternatives. Parfois uniquement nature, parfois avec un petit côté artiste ...

Quand on me dit nature en ville, je pense à l’expansion des espaces verts bien sûr, et aussi à les diversifier ( parcours botanique, parc, potagers collectifs, jardins thérapeutiques dans les structures de soin ou tout simplement replanter des arbres au centre ville..) mais aussi aux concours de fleurissement. Faut pas croire, mais chez nous, les carottes dans ce style marche bien ..Je pense aussi aux toits et aux murs végétalisés, et dans mon esprit un petit peu rebelle au land art urbain ou encore aux green grafitis.

Parce que pour moi, ce ne sont pas deux choses inconciliable. Au contraire. Je les trouve complémentaires. La nature sublime la ville. La rend plus agréable, plus cocoon. En cela, je suis très contente de voir que les éco-quartiers poussent comme des champignons. Pour tout ce qu'ils sont, et surtout pour la biodiversité, ils représentent mon idéal de vie .

Longue vie à la nature en ville et à l'urbanisme vert !

Tag(s) : #Humeurs
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